WILD 01
californie/minorque
UNE SÉRIE DE PHOTOGRAPHIES TIRÉES DES CARNETS
DE CALIFORNIE (USA) ET DE MINORQUE (BALÉARES)
ÉMILE HYPÉRION DUBUISSON
LE JEUDI 20 OCTOBRE 2022
À PARTIR DE 18h
© émile hypérion dubuisson
« J'ai commencé cette série un peu par hasard en découvrant l’île de Minorque. Ses paysages ont changé mon regard sur la nature, comme un révélateur. Ce fut le déclenchement d’une longue déambulation initiatique prolongée par un voyage en mini van dans les forêts californiennes. Une expérience existentielle sur la certitude, la distance, le temps, comme un accomplissement intérieur.
Le travail présenté à la galerie Mouvements est issu de carnets de voyages relatant une approche, une rencontre, un échange avec une nature sauvage. De manière très instinctive, j’ai pris le temps de poser mon regard sur ce qui m’était donné à voir, avec toujours une curiosité vive, en essayant de laisser libre cours à l’inconnu et à la surprise. Cette démarche est devenue une pratique et mon parcours a été semé de merveilleuses surprises.
Je travaille avec un petit appareil argentique, dans une recherche d’autonomie et de liberté. Mon petit viseur ne me donne pas vraiment la possibilité de cadrer, mais je capture un moment, un espace, une lumière. Chemin faisant, je récolte des souvenirs, comme un herbier photographique.
Dans ce travail, il y a un regard sur des choses sur lesquelles on n’a pas l’habitude de s’attarder et la volonté de recréer une harmonie a partir de l’harmonie réelle. J’aime photographier les parterres d'herbes folles ou d’herbes sèches, je suis fasciné par cette diversité complexe qui forme un écosystème, ce fragile équilibre.
J’essaye de ne pas retranscrire l’espace de façon littérale. Cela passe par tout ce qui fait une image : une maîtrise poussée de la technique, des connaissances picturales, et aussi beaucoup d'imprévu, d’inconnu, d’échecs, d’accidents, qui feront partie de mon histoire. Parfois je suis trop proche de mon sujet, et il est surexposé. Mais ces accidents-là, je m’en sers. Je les transforme.
J’utilise le flash dans la journée car il permet de révéler des espaces qu'on ne verrait pas, de donner à voir les plantes cachées dans l’ombre. Je développe moi même le négatif noir et blanc dans des bains dont je change la température initiale pour créer de la granularité. L’idée est de créer des tableaux intemporels, étranges, mystérieux, devant lesquels on a envie de rester, de se plonger, de partir en voyage. Et aussi d’éveiller sa conscience, de s’interroger.
J’essaie de représenter la nature dans tout ce qu'elle a d’extraordinaire, pour ne pas l’oublier, pour nous rappeler d'être attentifs à sa fragilité, à tous ces éléments qui ne sont pas forcément des arbres. Ces harmonies sont faites aussi de petites herbes, de toutes petites plantes. Tous ces détails qui sont autant d’émerveillements.»
Entretiens réalisé par Stéphanie Chayet, octobre 2022
Émile Dubuisson a étudié la photographie à l’International Center of Photography de New York. En 2010, il a été désigné comme Talent par le concours international du Foam d’Amsterdam, une référence dans le domaine de la nouvelle photographie. Son travail a reçu plusieurs prix dont le prix du jury de Center Santa Fe (2011) pour son travail Far. Il a été sélectionné pour PhotoESPAÑA (2008), au Festival International de Photo de Hyères (2011), au Raffles Royal Monceau Award 2011, et il est lauréat de la bourse du Camera Club of New York (2012). Cette exposition ainsi que la précédente ont été pensées en collaboration avec Nour Sabbagh sous la direction de laquelle un livre est en cours de réalisation – sortie prévue en 2023.
L'exposition précédente a été présentée en juin 2022 à la galerie 118NORMAN, à Brooklyn, NY avec le soutien de Marianne Aerni.
UNE EXPOSITION DU 21 OCTOBRE AU 10 NOVEMBRE 2022
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