BERGER&BERGER
Laurent P. Berger
Cyrille Berger
sommeil nerveux
Berger&Berger, 2013
En 1843, Braid montre que cet état, qu’il nomme hypnose, est un état physiologique particulier que l’on peut obtenir
à partir d’une méthode simple, la fixation d’une flamme de bougie. Cette nouvelle méthode infirme définitivement l’hypothèse du fluide de Franz-Anton Mesmer, qui utilise le terme «magnétisme animal», pour la remplacer par une explication neurophysiologique.
Historiquement, l’état d’hypnose, fonctionnement inhabituel de la conscience, a tenté de développer des espaces de liberté, des projets de société égalitaires, que l’on ne pouvait atteindre et parcourir que sous cet état. On pourrait dire que face
à l’impossibilité de modifier les mécanismes du monde réel, tangible et politique, ce mouvement s’est attaché, a contrario,
à la création d’une autre couche d’existence, à distance, hors de portée.
Sommeil nerveux crée un environnement sollicitant le cerveau qui régit les échanges, les sensations et les perceptions.
Il est lié à un modèle de médiation cognitive dans un jeu de perméabilité entre l’esprit et le corps. Si l’approche psychiatrique par le médicament permet au corps mais surtout au mental de s’autoréguler, Sommeil nerveux passe par le biais plus mental de la suggestion, résurgence du modèle hypnotique.
Alimenté électriquement, selon un programme qui suit un protocole d’allumage et d’extinction régulier, Sommeil nerveux
est constitué d’une grappe de 36 boules de verre argentées et vernies. Cette pièce formalise une suspension à 1,50 m
du sol, logeant des sources de lumière dans 24 boules de sorte que, par une multitude d’associations, apparaissent autant de formes géométriques régulières inscrites dans l’icosaèdre que forme ce lustre.
