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 TANIA MOURAUDPHOTOGRAPHE
 
 
 exposition du 10 septembre au 31 décembre 2010
 Dans l’ensemble, mon travail explore la perception et les émotions résultant de l’itinérance 
          relativement librement à travers différentes expériences humaines, comme la guerre, la chasse, 
          la lutte pour la survie, et aussi la méditation et la spiritualité. J’utilise différents modes d’expression 
          (vidéo, peintures murales, etc) en fonction du contexte et de ce que je souhaite partager.
 
 Grâce à mon travail, je montre que l’art et la philosophie peuvent et doivent se mélanger pour nous 
        permettre de nous engager sur la voie de la connaissance.
 
 
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      | De prime abord, l’œuvre de Tania Mouraud paraît hétérogène, abordant des sujets variés, 
          dans différents lieux, avec des moyens techniques de toutes sortes. Cependant, ses préoccupations 
          sociologiques s’organisent autour de trois thèmes privilégiés : 
          le féminisme, le racisme et la consommation.
 Son travail artistique embrasse les formes et les domaines les plus divers : 
          de la photographie à l’objet, de la sculpture à l’installation, en passant par la peinture murale, 
          et, aussi le travail du son et de l’image. A travers l’utilisation de ces différents médiums, il s’agit 
          de constituer des passages, des ponts, des transversalités entre plusieurs champs artistiques. 
          L’investigation constitue un des fils conducteurs de cette oeuvre polymorphe.
 
 Dans les années 70, l’artiste s’intègre au mouvement conceptuel et minimaliste - qui refuse 
          les cadres narratifs, mais incite le spectateur à prendre conscience de sa perception de l’oeuvre. 
          À l’image de ses Chambre de Méditation (1969), ses oeuvres orientent tous nos sens vers 
          eux-mêmes et nous rendent physiquement et psychiquement sensibles à l’écoulement de notre temps. 
          Dès 1971, elle s’attache plus particulièrement à la relation qui lie «celui qui voit, l’acte de voir et 
          l’objet vu».
 
 Elle ne cherche pas à transformer l’environnement, mais se base sur le prédicat que toute 
          perception est acte mental, tentant par là même d’arrêter l’éternel discours sur le discours. 
          Sa pratique touche à la connaissance plus qu’au savoir et amène le visiteur de ses expositions 
          à plus réfléchir sur lui-même que sur la représentation en art.
 Son oeuvre renvoie le spectateur à l’action en cours : au présent de son expérience perceptuelle. 
          Environnements sensoriels, photo-textes conceptuels et pseudo peintures dissimulant des 
          énoncés linguistiques apparaissent comme autant de moyens de produire du concept à propos 
          de percept.
 Tania Mouraud élabore des oeuvres, ou éléments d’environnement, avec un sens très aigu 
          de la transposition du monde réel dans l’oeuvre d’art, fondé sur une prise de position critique.
 
 Tania Mouraud «cogne» fort, au risque parfois d’un certain didactisme que l’urgence et l’insidieuse 
          anesthésie de la société du spectacle légitiment. Son oeuvre constitue un repère pour toute une 
          génération de jeunes artistes ayant fait de l’examen de l’état du monde le matériau essentiel de leur 
          travail. Elle souhaite frapper les esprits, déranger. Elle interroge sa fascination pour la condition 
          humaine, s’engage.
 «L’art est fait pour réveiller les gens» dit-elle.
 L’artiste suscite ainsi des questionnements sur sa responsabilité face à la société et face à 
        l’histoire.
 
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